Samedi, 07 septembre 2024

Chroniques

Temps de lecture : 2 min 1 s

Merci Jean-Pierre

Le 24 juillet 2024 — Modifié à 13 h 45 min le 24 juillet 2024
Par Louis Potvin

Quel cadeau offre Jean-Pierre Girard à la population du Saguenay–Lac-Saint-Jean et surtout à ceux qui ont toujours été fascinés par le mythique marathon que représente la Traversée du lac-St-Jean à la nage. Un livre sur les folles histoires de cette épreuve unique au monde.

Avec son écriture vivante, il nous transmet avec passion et humilité ses souvenirs qu’il a recueillis en étant aux premières loges.

J’ai eu cette chance unique aussi de côtoyer ces athlètes au cours de ma carrière journalistique. Pendant plusieurs années, j’étais assigné par mes patrons du Quotidien pour couvrir cette épreuve mythique. Je passais la semaine à Roberval à multiplier les entrevues avec les nageurs.

Jeune déjà, je vouais une admiration sans bornes pour ces nageurs qui prenaient le départ de Péribonka sautant dans l’eau glaciale de la rivière Péribonka tôt le matin devant une foule admirative.

J’ai un souvenir indélébile, alors qu’adolescent j’avais assisté au départ à Roberval des nageurs qui s’aventuraient pour la traversée aller-retour de 64 km. Je ne pouvais pas imaginer une personne nager en pleine nuit au coeur des ténèbres. Des demi-dieux.

Bref, ma fascination a été récompensée par mon métier et j’ai pu côtoyer et interviewer des nageurs québécois attachants et surtout le très charmant Argentin Damian Blaum. J’ai pu aussi tenter de rester de glace devant l’impérial Petar Stoycev et ses réponses sibyllines.

Enfin tout ça pour dire que le livre de Jean- Pierre m’a replongé dans mes souvenirs de la Traversée. Les moments épiques auxquels j’ai assisté, il les décrit avec justesse et ferveur.

Je me suis ainsi souvenu de nos discussions et prédictions. Je sentais toute sa passion chaque fois. Et évidemment on profitait de notre travail pour aller nager dans la rade en même temps que certains nageurs s’entrainaient.

Mais je ne savais pas d’où venait cette passion profonde pour la Traversée pour Jean-Pierre. On peut maintenant comprendre le jeune garçon d’avoir eu la piqure de la Traversée et s’imaginer toucher à la plaque d’arrivée sous les applaudissements de la foule.

Ça marque un enfant quand un grand égyptien, le nageur Abdel Latif Abou Heif, lui dit qu’il va gagner la traversée pour lui et que le lendemain de cette victoire promise, le « crocodile du Nil » nage avec Jean-Pierre dans le lac St-Jean lors d’une fête familiale.

Je comprends maintenant pourquoi la voix chaude de Jean-Pierre résonne encore dans ma tête quand il animait l’arrivée des athlètes à Place de la Traversée. Comme les milliers de personnes présentes au bord de la rade j’avais des frisons face à l’exploit qui se déroulait devant nous, exacerbé par la qualité de la description de Jean-Pierre. Je n’étais plus journaliste. Je redevenais le ti-cul impressionné par cet exploit sportif.

Ce livre il faut absolument le lire pour bien saisir ce que représente l’épreuve et surtout de mieux connaître tous ces nageurs qui ont fait vibrer Roberval.

Et comme moi, vous serez ému par certains passages de cet ouvrage incontournable.

Bravo et merci, Jean-Pierre.

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