Plusieurs élus de la région étaient présents lorsque First Phosphate a confirmé le 9 septembre dernier vouloir aménager une usine de phosphate de fer de 90 M$ dans les installations de Proco à La Baie. Et ils se sont toujours réjouis que la minière puisse ainsi faire son entrée sur le marché de la filière batterie, si ce projet se réalise.
La députée et ministre Andrée Laforest a d’abord souligné que cette annonce était très attendue.
« Il y a longtemps que l'on parle de ce potentiel et on voit, enfin, que les efforts de l'équipe de First Phosphate se manifestent en réalité et pour des années à venir. La production régionale de l'entreprise aura des répercussions positives chez nous et aussi chez Port Saguenay qui sera un acteur important dans le développement de cette filière. »
Le président du conseil d’administration de Promotion Saguenay, Éric Larouche, estime quant à lui que cette usine constituera le premier maillon de la Vallée de la batterie au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
« Notre objectif est de faciliter la création de cette filière nord-américaine, ici, chez nous : de la mine de phosphate, à la poudre de cathode et, éventuellement, à la batterie elle-même. »
Jalon important
De son côté, la mairesse de Saguenay, Julie Dufour, a qualifié de jalon important l’étape qui vient d’être franchie.
« Ça vient contribuer à la vision du développement industriel de Saguenay. Cette vision, c’est de consolider nos acquis tout en bâtissant un avenir économique diversifié, s’appuyant entre autres sur une économie durable. Avec cette première phase et un plan de développement qui comprend des projets au cœur de la zone industrialo-portuaire, nous pourrons créer un véritable hub de la batterie. Ce n’est qu’un début et l’avenir s’annonce prometteur. »
Le député de Dubuc, François Tremblay, a pour sa part rappelé les avantages environnementaux de cette industrie.
« Cet engagement de First Phosphate lance un signal clair quant à notre potentiel de positionnement dans l'écosystème de la filière batterie avec une matière première de chez nous et un corridor de navigation international. Notre région de bâtisseurs assumera son rôle dans l'effort global de décarbonation. »
Encore du travail à faire
Le député de Jonquière, Mario Simard, a quant à lui fait savoir par voie de communiqué qu’il attendait avec impatience l’annonce de First Phosphate, mais que le travail n’est pas terminé. Malgré la reconnaissance du phosphate sur la Liste des minéraux critiques, il demeure un flou selon lui quant à l’accessibilité pour l’entreprise aux avantages de la Stratégie canadienne des minéraux critiques.
« Il reste des éléments à clarifier pour que l’entreprise ait accès aux avantages fiscaux. Je veux m’assurer que l’implantation d’une première entreprise de la filière batterie dans notre région soit un succès et pour y arriver, il me semble impératif que First Phosphate puisse bénéficier des différentes formes de soutiens proposés par le gouvernement fédéral puisque le présent projet ne bénéficie d’aucun soutien financier de ce palier. »
Rappelons que First Phosphate souhaite produire annuellement 10 000 tonnes de phosphate de fer à partir de 2026, ce qui devrait créer une centaine d’emplois.
L’entreprise a conclu avec Proco un bail de 10 ans et renouvelable pour aménager cette nouvelle usine de taille commerciale dans une grande partie du bâtiment existant sur le chemin Saint-Anicet. Proco, qui a déjà réalisé des projets dans le secteur des batteries, agirait alors à titre d’entrepreneur en construction.
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