Le président du Syndicat national des employés de l’aluminium Arvida (SNEAA), Donat Pearson voit d’un très bon oeil l’annonce de premières salles de cuves de production d’aluminium dotées de la technologie Élysis à venir au Complexe Jonquière. Donat Pearson estime que c’est une autre étape dans le plan de transition avec Rio Tinto pour éviter des pertes d’emplois parmi ses membres.
Le chef syndical rappelle qu’Élysis s’ajoutera à la mise en service de la nouvelle usine AP60 et du centre de recyclage. Grâce à tous ces projets, qui nécessiteront des réaffectations des travailleurs, le niveau d’emplois sera maintenu lorsque toutes les salles de cuves précuites seront fermées.
Donat Pearson parle d’une transition harmonieuse et rappelle qu’il y a quelques années à peine, le futur de l’usine était loin d’être assuré.
« Il n’y a pas si longtemps, le ciel était pas mal plus gris. On avait 38 cuves et on disait qu’on n’aurait plus rien. Force est de constater qu’avec les discussions qu’on a eues avec la direction, Rio Tinto a commencé à regarder un peu plus loin que le bout de son nez. Je suis content parce qu’on est en pleine transition de la main-d’œuvre. On va fermer les vieilles salles de cuves tranquillement pas vite et déplacer tous les employés. »
Équipements à la fine pointe
Ce mouvement concerté pour éviter que des gens se retrouvent à pied, comme il dit, permettra aussi aux travailleurs de l’usine d’utiliser des équipements à la fine pointe de la technologie.
« Même si dans le cas d’Élysys, ce sera une usine de démonstration, on va avoir les dernières technologies qui se développent et qui s’implantent chez nous. La production sera carboneutre et AP60 utilise également une technologie moins polluante que les autres. Moi, je vis en 2024 et dans le futur. C’est le temps de ramasser tous les petits projets et de faire travailler nos gens. »
Donat Pearson affirme que le Complexe Jonquière, incluant Arvida et l’Usine Vaudreuil, compte actuellement de 700 à 800 employés syndiqués. Quand il a commencé à travailler pour la compagnie dans les années 90, il y en avait environ 3000.
« Avec les vieilles technologies, l‘entreprise avait besoin de plus de monde pour opérer les cuves. Mais on a deux options : soit on va chercher des nouvelles façons de faire pour maintenir le niveau d’emploi, soit on ferme. L’objectif, c’est de faire travailler tout le monde qu’on a actuellement. »
Et Investissement Québec a bien fait selon lui d’aider Rio Tinto à demeurer compétitive sur le marché international en investissant dans Élysis.
« Je suis d’accord avec les citoyens qui disent que la multinationale n’a pas besoin de l’argent de nos taxes, mais quand l’aide est un investissement pour avoir une longueur d’avance technologique chez nous, c’est une bonne optique. C’est un incitatif et c’est bien correct. Ça ne me scandalise pas. »