Chroniques

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À vos marques, prêts, partez !

Le 27 mars 2025 — Modifié à 08 h 00 min le 27 mars 2025
Par Roger Lemay

Et c’est reparti pour un tour!

Pour les plus jeunes, ados, jeunes adultes, ceux et celles qui en sont à leur première campagne électorale, comme voteur ou surtout comme bénévole d’un parti, ça peut paraître excitant. Il y a une espèce de frénésie à participer à un marathon d’une trentaine de jours, au sein d’une équipe, collé à son candidat, prêt au combat pour ses idéaux. Ce sont des journées chargées.

Pancartes, porte-à-porte, téléphones, courriels, pointage, c’est presque comme du sport. Comme au hockey, on regarde qui a «scoré» le mieux pendant la journée, à l’issue d’un débat par exemple. Oui, pour les plus jeunes, ça peut être un beau trip de gang. Un road trip aussi, puisqu’il faut sillonner les rues, les routes et les rangs du comté. Le plus important, c’est qu’on y croit. C’est ça l’idéalisme, l’enthousiasme et l’énergie de la jeunesse. Et il est bien qu’il en soit ainsi.

Pour les plus vieux, dont vous êtes peut-être quelques centaines à lire ces lignes, une autre campagne électorale, c’est comme… bof. Surtout dans le contexte actuel. Les questions qui devraient pourtant être au cœur des débats; logements, immigration, impôts, dette nationale, agriculture, santé, on les relègue au second plan. On s’en tape presque. Non, l’importante question de cette élection, elle ne vient même pas du Canada. Le plus important, c’est Trump! TRUMP ! Qui va être à la hauteur d’affronter Trump! Le libéral Mark Carney, un drade banquier (au demeurant d’allure sympathique mais drabe quand même et pur inconnu du grand public il y a deux mois) a pris 20 points sur Pierre Poilièvre, faisant oublier Justin Trudeau et son aplavantrisme devant le président américain. Trudeau, celui qui n’a jamais été en mesure de rassembler les provinces et de créer l’unité. Trudeau, ce prof de théâtre qui n’a été élu qu’en raison de son nom et de ses selfies, celui qui a doublé la dette. Rien de plus facile que de créer des programmes et de promettre mer et monde sur la carte de crédit. Quant à ses réponses aux journalistes : «L’important c’est qu’on continue à travailler pour les Canadiens», pu capable. Bref M. Trudeau est bien là où il est, c’est-à dire à prendre des selfies dans les allées du Canadian Tire. Grand bien lui fasse.

Pourtant ne me croyez pas désabuser, ni résigner, ni désillusionner, je ne le suis pas. C’est juste que, comme vous peut-être, j’en ai vu d’autres. Vous connaissez la chanson de Claude François intitulée Comme d’habitude? Et bien comme d’habitude on va nous promettre de contrôler la dette alors qu’on brise des records de déficits à toutes les années. Comme d’habitude on va nous promettre une mesure phare, aussi inutile qu’électoraliste, une baisse d’impôts qui va se traduire par 15 dollars de plus dans vos poches par semaine (Wow!). Comme d’habitude, on va promettre la mise à niveau de nos Forces Armées. Comme d’habitude, le Bloc québécois va promettre de défendre… les intérêts du Québec. Vous savez ce que le fondateur du Bloc québécois, le Jonquiérois Lucien Bouchard, avait déclaré à propos du Bloc québécois? Que sa «présence à long terme pourrait diluer le pouvoir politique du Québec au sein de la fédération canadienne». Je me demande ce qu’il en pense, aujourd’hui. Vous me croyez anti-Bloc? Pas du tout. Je vais même peut-être voter pour Mario Simard, le candidat de mon comté. Je le trouve articulé, présent, en maîtrise de ses dossiers. Et puis il a fait des bons coups. Souvenez-vous du cas des membres de la famille Cruz, du Salvador, menacés d’expulsion alors qu’ils étaient un exemple d’intégration dans leur communauté d’adoption. C’est le député Simard qui a réussi à faire révoquer leur avis de déportation en intervenant personnellement auprès du ministre de l’Immigration.

Les Conservateurs? Irais-je voter pour un parti qui prône l’abolition de CBC/Radio-Canada alors que j’y ai effectué avec bonheur et conviction à peu près toute ma carrière de journaliste et que je crois toujours en la pertinence (plus que jamais) d’un média indépendant de toute influence?

Paradoxalement, y’a des mesures conservatrices qui me plaisent. La vérité est que je ne suis pas encore branché. La campagne, malgré son lots de frasques (rendez-vous à Infoman les jeudis), sera donc utile pour moi.

J’ai hâte de vous en reparler.

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