Ça faisait un bon bout de temps que je n’avais pas assisté à un conseil de ville de Saguenay en présentiel à l’hôtel de ville de Chicoutimi. On m’avait déjà avisé qu’on entre plus dans cet édifice, propriété des citoyens, comme dans un moulin, pour reprendre l’expression consacrée.
Porte barrée, agent de sécurité qui nous ouvre, policier et autres gardes de sécurité à la porte de la salle du conseil. Il ne manquait plus que la fouille.
Cette fermeture sur le monde est à l’image de celle projetée par nos élus saguenéens et orchestrée par sa leader, la mairesse Julie Dufour. Même durant les jours sans séances du conseil municipal, on se bute à une porte barrée à double tour de l’entrée principale de notre maison du citoyen.
Des questions sans réponse
Du temps où elle siégeait comme conseillère, tant sous l’administration Jean Tremblay, que celle de Josée Néron, Julie Dufour n’avait de cesse de réclamer avec vigueur plus de transparence des dirigeants municipaux. Aujourd’hui, elle fuit les questions en se réfugiant dans des réponses évasives et hermétiques.
La récente séance du conseil municipal nous fournit encore plein d’exemples de cette fuite, alors que le conseiller, Michel Potvin, responsable des finances, rapportait que les travaux prévus pour la réfection des six ponceaux avaient coûté moins cher que projeté, la conseillère, Mireille Jean, voulait savoir si le surplus allait revenir aux fonds des centres-villes. Elle rappelait que la ville avait retiré, du budget destiné à des travaux de ces quartiers, 1,5 M$ qui devaient servir à la réparation de ponceaux. Somme qu’on n’avait pas eu à utiliser puisque les travaux se sont avérés moins importants que prévu.
Devant une réponse ambiguë de la mairesse, Mme Jean a dû insister à trois reprises avant que la réponse vienne finalement du conseiller, Jacques Cleary qui, en désespoir de cause, lançait un oui, qui se voulait le point final à ce crêpage de chignon.
Beaucoup d’études
Dans le même sens, une résolution adoptée par le comité exécutif a fait réagir certains conseillers, notamment Michel Tremblay, qui ne comprend pas pourquoi les conseillers concernés ne sont pas informés des décisions du Comité exécutif avant qu’elles ne soient rendues publiques. On avait appris, au cours des derniers jours, par la bouche de Michel Potvin, membre de cette instance, qu’on avait accepté une résolution accordant 600 000$ afin d’étudier la faisabilité d’une éventuelle démolition du stationnement à étage de la rue Racine.
Les conseillers, ignorant l’existence de cette décision, se trouvaient fort dépourvus devant des citoyens inquiets de cette annonce incomplète et prématurée.
Communications défaillantes
Sous l’administration Tremblay, tous les procès-verbaux des comités exécutifs étaient systématiquement remis aux conseillers avant la tenue du grand conseil de ville. Les gens de la presse aussi pouvaient les consulter dès que les conseillers en avaient pris connaissance.
Tout comme les citoyens ne peuvent circuler librement à l’hôtel de ville, les informations semblent jalousement gardées dans un cercle restreint d’élus proches de la mairesse. Au grand désespoir de plusieurs conseillers qui s’en plaignent désormais publiquement.
On comprendra que l’annonce intempestive du conseiller Potvin, à propos de la démolition de ce stationnement à étage a soulevé l’inquiétude des gens d’affaires concernés et la colère de plusieurs conseillers. Un bel exemple de ce qu’un conseil de ville hermétique peut causer comme dégât.