De l’incertitude, c’est ce qui demeure après l’annonce du budget provincial 2025 par le ministre des Finances, Éric Girard, affublé d’un déficit historique de 13,6 G$. Le comptable et fiscaliste à la firme MNP de Saint-Félicien, Olivier Leroux, admet que les sommes allouées vont dans le sens du contexte économique actuel, au détriment de certains secteurs d’activités de la région, qui n’ont reçu que des miettes.
« Ça reste important, parce qu’avec l’incertitude qui plane présentement, les entreprises se sentiront certainement un peu plus sécurisées et sauront que le gouvernement sera là si jamais il y a un revirement de la part de Donald Trump dans le dossier des tarifs. Je pense qu’il n’avait pas beaucoup le choix d’établir le budget dans ce sens-là, notamment pour qu’il tienne la route, même si c’est aussi basé sur des hypothèses », mentionne M. Leroux.
Les grandes entreprises du Saguenay-Lac-Saint-Jean ne trouveront pas nécessairement de nouvelles choses au sein du budget 2025, mise à part les mesures qui ont déjà été annoncées, par exemple les prêts jusqu’à 50 M$ aux entreprises qui pourraient subir les impacts des tarifs. Toutefois, des sommes ont été octroyées, soit 15 M$ sur deux ans, pour améliorer leur productivité et pour trouver de nouveaux marchés à l’extérieur des États-Unis. Le gouvernement mise également sur l’exploration minière, et des entreprises régionales comme First Phosphate pourraient être compensées pour des travaux d’exploration. Le domaine forestier n’a pas été mis de côté pour autant.
« On sait qu’il y a de l’argent encore pour la forêt, pour l’innovation, donc je crois que ça va soutenir notre économie régionale », évoque Olivier Leroux.
Par ailleurs, quelques éléments du budget l’ont surpris plus que d’autres.
« L’an passé, on avait vu venir la baisse du rabais à l’achat, mais j’ai été surpris d’apprendre cette année que la gratuité allait être retirée pour le passage des voitures électriques sur les ponts à péage et traversiers. Également, le dernier budget prévoyait une revue de la fiscalité et des crédits fiscaux, et on a remarqué cette refonte dans plusieurs domaines, par exemple les frais de garde. De nombreux crédits ont été annulés, dont le Bouclier fiscal », laisse-t-il savoir.
Bonne nouvelle pour la culture
Le milieu artistique québécois, qui dénonce quant à lui depuis plusieurs mois le sous-financement de la culture, a été entendu. Le gouvernement porte à 200 M$ le financement annuel du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), pour trois ans. Une bonne nouvelle qui saura fort probablement aider et bénéficier les artistes de la scène dans la région.
« La culture est importante au Québec, c’est dû à notre particularité linguistique entre autres, donc c’est certain que ça aura des retombées pour les artistes régionaux. »
Rappelons que les organismes communautaires du Saguenay-Lac-Saint-Jean sont bien déçus du budget, ces derniers s’étant rassemblés au Côté-Cour à Jonquière pour écouter et réagir à l’annonce du ministre Girard mardi dernier. Ils auraient souhaité davantage d’aide au niveau du logement (303 M$), ainsi que pour le bien-être des personnes vulnérables (550 M$).