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Réjean Ménard de Chicoutimi

Métier : cuisinier du nord !

Sara-Léa Bouchard
Le 30 janvier 2025 — Modifié à 19 h 00 min le 30 janvier 2025
Par Sara-Léa Bouchard - Journaliste

Réjean Ménard, citoyen de Chicoutimi bien connu pour son implication à titre de vice-président du Chantier du père Alex, œuvre également depuis 25 ans comme cuisinier pour l’entreprise régionale Sylvieculture Tramfor inc. Un parcours atypique, certes, qui l’aura finalement mené là où il se sent comme chez lui : plus près de la forêt que jamais.   

« Je viens de Montréal, je suis arrivé dans la région à 16 ans. J’ai commencé à travailler jeune, parce que je n’aimais pas vraiment l’école. J’ai eu un premier petit travail en tant que plongeur dans un restaurant, pendant six mois. Mon patron m’a fait savoir que j’étais trop intelligent pour laver la vaisselle, donc j’ai appris les bases en cuisine. Plus tard, j’ai même été traiteur à mon compte », raconte M. Ménard.  

L’homme maintenant âgé de 75 ans dit être tombé en amour avec la région et ses forêts, lui qui voulait d’ailleurs se rapprocher de cet environnement à travers son métier.

  

« Quand j’ai débuté ma profession, je me suis toujours dit que ça serait plaisant de pouvoir faire de la cuisine en forêt. J’ai tenté ma chance une première fois à 23 ans, mais je n’ai pas eu le poste. Puis, quand j’ai eu 50 ans, la piqûre est revenue et par pur hasard, un de mes collègues au Chantier du père Alex allait quitter son travail pour Sylvieculture Tramfor. J’ai eu deux rencontres avec le fondateur de l’entreprise, et ça a cliqué tout de suite! », explique-t-il.  

Depuis neuf ans, Réjean Ménard cuisine pour les travailleurs forestiers à quelques pas du kilomètre 54 dans le Parc de Chibougamau, au Nord-du-Québec, du mois de mai au mois d’octobre.   

Organisation et diversité des repas  

Le cuisiner est chargé de compléter l’entièreté de la commande de nourriture, pour lui et son collègue, qui effectuent des rotations de leur fonction à chaque semaine. Une tâche qui doit être effectuée avec minutie.  

« C’est une bonne préparation, il ne faut rien oublier. Dans la commande, on a normalement tout ce qu’il nous faut, à partir du lait jusqu’à la viande, qui arrive congelée d’ailleurs. Il faut toujours avoir du frais, c’est important. Les aliments proviennent malheureusement de l’extérieur, bien qu’on voudrait avoir du pain d’ici, du fromage d’ici. Avant c’était ça, mais maintenant on n’a plus le contrôle là-dessus », affirme M. Ménard.  

Les repas qui sont préparés se sont aussi beaucoup diversifiés au fil des années. L’arrivée de travailleurs étrangers ou de l’extérieur, notamment, a permis à Réjean Ménard de revisiter ses menus.   

« C’est un peu plus compliqué, mais il faut s’adapter au goût de ces gens-là. Il y en a qui n’aiment pas le porc, d’autres sont végétariens. Il faut que je réorganise mes commandes dans ce temps-là. J’essaie de nouveaux plats, c’est un défi, mais ça ajoute du piquant. » 

Une chambre froide, des congélateurs et des réfrigérateurs sont mis à leur disposition afin de garder les aliments au frais. M. Ménard est aussi assez critique sur le goût et la qualité de ses menus, et admet ne pas avoir beaucoup de retours négatifs de la part des travailleurs.  

« Il ne faut pas oublier que durant tous ces mois-là, on est une famille. Alors c’est sûr que même dans ma cuisine, j’exige le respect et la propreté. Les liens qu’on tissent là-bas, c’est inestimable, et c’est encore plus gratifiant quand les gens sont satisfaits », conclut-t-il.   

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