Le brise-glace de croisière Commandant Charcot a été accueilli à bras ouverts, samedi, à son arrivée à la Baie des Ha! Ha!. Il s’agissait d’une première de quatre escales prévues en eaux saguenéennes pour le navire d’origine française, qui quittera la région lundi en direction de Québec. Ce dernier a toutefois pris le temps d’ouvrir ses portes aux membres des médias régionaux, dimanche, pour une visite exclusive.
Plusieurs raisons ont poussé la compagnie Ponant à venir faire une excursion au Saguenay, comme le mentionne son président, Hervé Gastinel.
« L’une des raisons était de garder le Commandant Charcot dans l’hémisphère nord, pendant l’hiver. Et comme Ponant aime aller là où les autres ne vont pas, on a décidé de proposer deux destinations hivernales, notamment en Baltique, et puis le Saint-Laurent jusqu’ici », précise-t-il.
L’excitation des passagers à bord est sans égal, souligne M. Gastinel.
« Cette frénésie provient du fait que ces gens sont les premiers à venir à Saguenay par bateau en plein hiver, de découvrir ces paysages enneigés, englacés. Dans cette période-ci, la population est aussi moins stressée, ce qui rend le voyage d’autant plus confortable et intéressant pour eux. »
Durant ce séjour, une série d’activités a été organisée par Promotion Saguenay pour divertir les 157 passagers du navire de luxe, dont le départ s’est effectué aux Îles Saint-Pierre-et-Miquelon. Pêche blanche, raquette, randonnée en chiens de traîneaux et de la motoneige étaient au programme. Les prochains passages du Commandant Charcot s’effectueront en 2027 et en 2029.
Un volet scientifique et écoresponsable
Ce qui distingue certainement le Commandant Charcot des autres navires est son côté innovant et son côté plus responsable écologiquement. En effet, il s’agit du tout premier navire électrique propulsé au gaz naturel liquéfié.
« C’est un navire qui a été conçu pour l’optimisation de la gestion des déchets, on a éliminé tous les plastiques à bord, on produit notre propre eau minérale également. C’est un bateau très innovant, qui a reçu beaucoup de prix pour ses qualités », souligne le patron de Ponant.
Construit en 2021, le Commandant Charcot est aussi le seul navire possédant une coque de classe polaire PC2, qui lui permet d’évoluer entre les plaques de banquise et d’atteindre les contrées les plus reculées en toute sûreté.
Son équipe d’expédition est composée de 19 à 23 experts, dont des biologistes, naturalistes, ingénieurs, glaciologues, géologues et scientifiques. Jusqu’à ce jour, le Commandant Charcot a accueilli 70 missions scientifiques. Les passagers peuvent donc échanger avec les experts et mieux comprendre les enjeux de climatologie, en glaciologie ou en biologie marine.
Une croisière haut de gamme
Les tarifs pour cette croisière nordique vont de 32 782 $ par personne, dans la cabine de base, à 107 959 $ par personne, pour la suite de l'Armateur. Le navire, d’une longueur de 150 mètres et d’une largeur de 28 mètres, est pourvu de 123 cabines et suites, avec balcon ou terrasse privative.
Il comprend également deux salles d’expédition, une salle de conférence de 30 places assises, un espace photo, un théâtre d’une capacité de 270 personnes, un salon principal, un coin fumoir, ainsi qu’un salon de thé et un bar avec programmation musicale. Des bains chauffés extérieurs, un espace bien-être avec salon de coiffure, cabines de massage et un sauna sont aussi mis à la disposition des passagers. Les restaurants proposent une cuisine française contemporaine, où le savoir-faire culinaire et la haute-technologie se côtoient.
C’est sans oublier l’hélicoptère de service qui se cache sous l’un des compartiments du navire, pouvant être déployé pour aider le commandant à trouver un itinéraire optimal sur la glace ou encore pour évacuer les passagers en cas d’urgence.
« Il est absolument indispensable pour la navigation de grands espaces de glace, comme dans les pôles. La reconnaissance aérienne nous permet d’identifier des craques ou des espaces entre les plaques pour obtenir un énorme gain de temps et de consommation. Sans cela, on pourrait perdre de très longues heures, voire plusieurs jours, de navigation », admet le directeur de croisière chez Ponant, Florent Taburiaux.