La résidence privée pour aînés (RPA) Château Dubuc, située à Chicoutimi, fermera ses portes le 10 septembre prochain. Un grand bouleversement donc, pour les 53 résidents autonomes ou semi-autonomes, en raison d’un changement de vocation du bâtiment et du désir des propriétaires, Les Immeubles Murdock, de s’en départir.
« Nous sommes sensibles au fait que cette situation puisse être difficile pour les résidents et que cette relocalisation suscite certaines préoccupations », mentionne un porte-parole du CIUSSS régional, dans un courriel transmis au journal Le Réveil.
L’organisation précise qu’elle accompagne les résidents suivis par le soutien à domicile (SAD) et fourni une liste des RPA de la région aux résidents. Le CIUSSS incite par ailleurs les résidents à contacter le 811 info-social ou leur intervenant pour obtenir le soutien psychologique nécessaire.
Les Immeubles Murdock n’ont pas précisé ce qu’il adviendra exactement de la RPA Château Dubuc, après cette transaction.
Un phénomène répandu
Les fermetures de résidences pour personnes aînés ne datent pas d’hier, comme le fait savoir le directeur général de la FADOQ, Patrice St-Pierre.
« Depuis 15 ans, environ 300 résidences ont fermé au Québec. Même quand on regarde dans la région, on a un parc locatif de près de 94 résidences, alors qu’on en a eu jusqu’à 134 à la fin des années 90. Cependant, les résidences de l’époque étaient de plus petites tailles. Aujourd’hui, on a deux fois plus d’unités. Il y a très peu de seuil de rentabilité pour les résidences de 50 personnes et moins, donc celles souvent qui appartiennent à des promoteurs privés », évoque-t-il.
Et dépendamment des cas, les fermetures peuvent être imposées pour plusieurs raisons, notamment en ce qui à trait aux normes que les promoteurs doivent respecter.
« Dans les dernières années, beaucoup de normes ont été ajoutées aux résidences privées, de sorte que les promoteurs ont dû faire des investissements importants. Pensons au système de gicleurs, qui ont eu un impact sur la fermeture de plusieurs résidences au Québec. Certains propriétaires profitent de l’occasion, dans un contexte de pénurie de logements, pour vendre leurs résidences ou encore la transformer en simple immeuble à logements. Comme ça, ils ne sont plus tenus de respecter les exigences gouvernementales, qui peuvent être très sévères. »
Une adaptation pour les aînés
M. St-Pierre explique qu’un facteur positif ressort tout de même que cette fermeture : les gens pourront possiblement être relocalisés à proximité.
« Les gens dans un environnement plus ou moins rapproché vont avoir accès à des résidences, qui pourront recevoir ces personnes-là. Si on compare avec la résidence de l’Anse-Saint-Jean, qui aurait pu vivre la même chose, le déracinement aurait été beaucoup plus grand. On parle de la ville où les gens ont passé toute leur vie, et ils auraient été obligés d’être expatriés à La Baie ou à Chicoutimi », précise-t-il.
Le dg explique que bien que cette adaptation soit peut-être difficile à gérer sur le coup, les résidents pourront repartir sur de nouvelles bases, en commençant par faire de nouvelles rencontres et en s’acclimatant peu à peu à une routine qui finira par leur plaire.