Le monde de la culture a connu bon nombre d’embûches dans les dernières années. C’est le cas pour l’improvisation théâtrale, qui, depuis longtemps, est considéré comme le mouton noir parmi les autres formes d’expressions artistiques. 

Pourtant, la discipline tend à gagner en popularité auprès de jeunes adeptes, ce qui réjouit l’un des membres fondateurs de la troupe régionale professionnelle l’Imprévu, Marc Guiol.    

« L’improvisation est en train de se démocratiser énormément, autant dans la province que dans la région. C’est de plus en plus reconnu comme une forme artistique plutôt qu’un simple loisir théâtral. On est vraiment en voie de défricher et de créer de nouveaux espaces professionnels pour faire découvrir cet art-là. Ça demande énormément de travail, d’implication dans la communauté, mais on commence à voir de plus en plus de résultats », précise-t-il en entrevue avec Le Réveil.  

Marc Guiol remarque qu’autant des enfants, adolescents et adultes se lancent en improvisation, que ce soit par simple curiosité ou par intérêt.  

« On voit des adultes qui n’ont jamais fait d’impro venir s’essayer dans nos cours, même des jeunes de 8-12 ans.» 

La présence de l’Imprévu est d’ailleurs remarquée dans les milieux scolaires. Deux membres de la troupe sont invités comme entraîneurs d’improvisation lorsque des ateliers sont organisés, notamment à l’École l’Odyssée-Lafontaine Dominique Racine et au Cégep de Chicoutimi.  

La troupe se promènera aussi à travers la région cet automne, entre autres au Centre des arts de Chicoutimi, au bar La Nuit des Temps, au Centre national d’exposition de Jonquière et au Café du Clocher à Alma.       

Une proposition unique  

La troupe l’Imprévu est en activité au Saguenay-Lac-Saint-Jean depuis cinq ans. Elle propose un concept unique dans la région, en incluant le théâtre dans ses représentations.  

« Depuis sa création dans les années 70, l’improvisation a toujours été un projet de théâtre. L’improvisation a toujours été appelée ‘’impro’’ ou ‘’match d’impro’’, mais à la base, et ce depuis très longtemps, on parle d’improvisation théâtrale. C’est une proposition différente, comme le théâtre du mime, le théâtre du clown ou de marionnettes. Nous, on ne fait pas de compétition, on s’est donné la mission de présenter des spectacles conceptuels. On réinvente la roue, on joue avec la musique et d’autres médiums artistiques. » 

La formation veut aussi montrer, à travers sa pratique, qu’être improvisateur est une profession respectable et qui se doit d’être considérée à sa juste valeur.  

« C’est un art populaire, qui n’est pas élitiste et ouvert à tout le monde. On veut montrer qu’il y a des gens qui sont des professionnels dans ce domaine et qu’ils le prennent au sérieux, le réfléchissent et qui veulent l’amener vers d’autres sphères. »