Mercredi, 05 février 2025

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La Baraque

Un premier site de consommation supervisée à Chicoutimi

Sara-Léa Bouchard
Le 16 août 2024 — Modifié à 07 h 00 min le 16 août 2024
Par Sara-Léa Bouchard - Journaliste

Nommé la Baraque, le tout premier site de consommation supervisée permanent dans la région a ouvert ses portes sur la rue Tessier, à Chicoutimi lundi dernier. Le centre a pour mission de fournir les outils nécessaires aux utilisateurs pour une consommation sécuritaire et contrôlée, entre autres.   

 « On a ouvert un site de prévention des surdoses en 2021, après une crise dans le monde des opioïdes, entraînant 15 décès et l’ouverture de 30 sites d’injection à ciel ouvert dans le secteur desservi par notre organisme. On a donc décidé de faire cette démarche-là en s’assurant de la pérennité des services, d’où le dépôt d’une demande d’autorisation à Santé Canada », mentionne la directrice générale du Service de travail de rue de Chicoutimi, Janick Meunier.  

Le centre de consommation supervisée est le résultat de deux ans de démarchage. Beaucoup de formulaires ont dû être remplis pour que tout soit en règle. Après avoir obtenu un permis du fédéral, la Baraque a pu ouvrir officiellement le 5 août.   

Agir comme un filet de sécurité    

Sur le site de consommation supervisée, les utilisateurs peuvent apporter leurs drogues pour une consommation sous la surveillance d’une équipe qualifiée. Les consommateurs peuvent aussi y faire tester leurs drogues et être orientés vers d’autres services d’accompagnement. Des trousses de naloxone, un médicament servant à arrêter temporairement les effets des opioïdes, sont également disponibles. 

« Les gens viennent beaucoup pour se renseigner. On fait aussi des liens avec les services de santé et de services sociaux pour la diminution et l’arrêt de la consommation. Les gens peuvent venir dans le but d’être formés pour administrer de la naloxone et venir faire analyser les substances avec des bandelettes pour l’instant, mais sous peu avec un spectromètre », explique Janick Meunier.  

Depuis son ouverture, la Baraque a reçu près de 2274 visites par 1241 consommateurs. L’établissement est ouvert du lundi au vendredi.   

Acceptabilité sociale  

L’acceptabilité sociale demeure un enjeu pour ce type d’établissement, principalement en raison de l’incompréhension que son implantation peut susciter chez la population. La notion de réduction des méfaits n’est pas toujours bien comprise, fait remarquer Janick Meunier.  

« C’est ça la mission du centre, c’est de réduire les méfaits et les effets associés aux surdoses. On veut réduire les comportements de consommation à risque des personnes et contribuer à réduire la consommation dans les lieux publics. Finalement, c’est de sécuriser autant les utilisateurs que la population. »   

« On a fait une consultation publique, et la grande majorité des répondants n’étaient pas contre l’idée et soutiennent nos démarches. Cependant, c’est certain que plusieurs personnes ont des craintes. En même temps, ça fait trois ans qu’on est ouverts et nous n’avons jamais été à la source d’incidents dans notre voisinage », ajoute-t-elle.  

Janick Meunier invite d’ailleurs tout le monde à venir visiter les nouveaux locaux et à rencontrer l’équipe engagée de la Baraque.  

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