Un projet de modification d’un immeuble autrefois habité par une communauté religieuse au 315 de la rue Riel à Chicoutimi-Nord pour en faire une maison de chambres a été rejeté par le conseil d’arrondissement ce midi.
Plusieurs citoyens du secteur ont profité de la réunion des élus pour s’y opposer et ces derniers leur ont finalement donné raison.
Michel Gagnon, qui habite dans le secteur depuis 40 ans, a été le premier à se présenter au micro lors de la période de consultation publique pour mentionner que plusieurs personnes sont inquiètes.
« On a une vision négative des maisons de chambres. Dans notre cas, on ne parle pas d’une petite maison. On parle d’une maison de 18 chambres. Imaginez 18 chambreurs qui ne se connaissent même pas et qui doivent vivre dans un espace restreint. »
Michel Gagnon a cité une enquête de la direction de la santé publique de Montréal réalisée auprès de 300 chambreurs de maisons de chambres dans les quartiers de la métropole pour illustrer ces craintes.
« Les chambreurs sont généralement des hommes dans une proportion de 89 %, a-t-il dit. Ils sont âgés de 51 ans en moyenne. Plus du quart ont reçu un diagnostic de santé mentale. Près de la moitié vit dans un état de détresse psychologique élevé. Leur santé physique est mauvaise, car on retrouve dans ces personnes des taux très élevés de tabagisme, de consommation d’alcool et parfois de drogues. Il ne reste quelques jours ou mois. Il y a donc un roulement important de personnes dans ces milieux. »
Selon lui, le promoteur devrait plutôt réaliser ce projet au centre-ville.
« C’est un quartier résidentiel où il n’y a aucun service de proximité. Cette maison serait à deux pas de l’école Saint-Henri ou il y a de nombreux adolescents. Pour le bien-être et la sécurité du voisinage, on vous demande de ne pas l’approuver. »
Ce dernier a été applaudi par des gens dans la salle du conseil municipal, tout comme un citoyen de la rue Riel, Renaud Maltais, qui lui a succédé au micro.
« C’est une rue qui est tranquille, qui ne débouche pas et qui très boisé. Durant l’administration des frères, le voisinage était bon, mais là, on parle d’une clientèle très différente. On respecte les promoteurs, mais des terrains, il y a en a à quelque km plus loin. Ce n’est pas un beau projet pour le voisinage. »
Robert Côté, un autre résident du quartier, a renchéri.
« Ce projet, c’est un risque accru pour les jeunes de l’école tout près et notre population, surtout les enfants et les personnes âgées. Quand on y pense, c’est évident qu’on pense au 21 rue Price, qui est un désastre. C’est notre inquiétude. Ce n’est pas qu’on a quelque chose contre eux, mais ce sont des gens qui ont des problématiques de violence, de consommation. Souvent, il y a des problématiques de santé mentale. On ne veut pas briser la quiétude de notre quartier. »
Un des promoteurs du projet, Frédéric Kokai-Kunn, a demandé aux élus de reporter leur décision pour revoir ses plans.
« On a réalisé qu’il y avait des discussions à avoir avec les résidents du quartier concernant la vocation future de l’immeuble. On comprend les préoccupations et on est ouvert à les écouter. On aimerait repousser d’un mois la décision afin de trouver des solutions, un profil de clientèle qui s’arrimerait avec le secteur. »
Les conseillers de l’arrondissement ont finalement décidé de ne pas approuver la demande de projet.
Plus de détails à venir dans l’édition papier du Réveil.