La baisse du volume d’appels dans ses centres de services à la clientèle force la compagnie Nordia à mettre à pied 19 employés de la région.
C’est par courriel que la nouvelle a été transmise aux employés, lundi dernier en après-midi, selon ce que nous a mentionné un employé touché par la mesure. « Les gens aux ressources humaines ont fait le tour de la gang, pour expliquer qu’on devait sabrer dans nos jobs. Des gens de six, sept, et même dix ans d’expérience. On a de la misère à accepter cela. On se demande pourquoi les plus jeunes en ancienneté avant nous n’ont pas été coupés? », se questionne la personne.
Les 19 postes coupés appartiennent en grande partie au département de la rétention (« R E Sélection »).
Explications de l’employeur
Le vice-président aux stratégies et communications, Philip Van Leeuwen, confirme la suppression de postes liée à la baisse du volume d’appels dans les centres Nordia, qui agit notamment comme sous-traitant pour le compte de Bell.
« Nous n’avons pas coupé 19 postes à Saguenay pour favoriser les autres centres d’appels que nous avons, comme ceux de Moncton et Laval. Nordia, comme n’importe quelle autre entreprise, subit des contrecoups saisonniers. Les nôtres se produisent généralement en janvier et en février. Et comme il s’agit d’une « coupure temporaire », les employés pourront reprendre leur travail chez nous dans trois ou quatre mois », a-t-il expliqué.
Inquiétude
Rappelons que Nordia Saguenay a subi d’importantes mutations au fil des ans, particulièrement depuis la pandémie, alors que tous les employés ont migré en télétravail, causant la désertion du centre d’appels situé auparavant à Place Centre-Ville (Jonquière). Le nombre d’employés à Saguenay est passé de 450 (en 2014) à 110 en neuf ans.
La récente décision de supprimer 19 postes inquiète tout de même cet employé qui en a pourtant vu d’autres, et qui ne veut pas être identifié, par crainte de représailles.
« Ils nous disent que c’est temporaire. Mais ils nous demandent de leur retourner nos équipements de télécommunication…Je suis inquiet pour ma job. Je sens qu’on ne nous dit pas la vérité ».
Retour
Mis au fait des appréhensions de notre interlocuteur, Philip Van Leeuwen se veut rassurant.
« De leur demander de nous retourner leur équipement de travail est tout à fait normal, c’est une question de sécurité, au même titre qu’une carte magnétique. Il ne s’agit pas d’un congédiement déguisé. Et Nordia met à la disposition de ses employés une foule de ressources d’assistance, comme l’assurance-emploi, le programme télé-santé et le programme d’aide aux employés ».