Alors qu’il reste moins de 3 semaines avant le premier juillet, Loge m’entraide sonne l’alarme. L’organisme accompagne déjà 17 ménages qui risquent de se retrouver à la rue parce qu’ils sont incapables depuis quelques semaines de dénicher un logement.
Il s’agit d’un couple avec des enfants, de 4 femmes seules, de 5 hommes seuls et de 7 ménages monoparentaux. C’est sensiblement le même nombre que l’an dernier, mais d’autres pourraient s’ajouter d’ici la fin du mois parce que la pénurie de logements s’est aggravée à Saguenay.
Le taux d’inoccupation des loyers est deux fois plus bas que l’an dernier, souligne la coordonnatrice de l’organisme, Sonia Côté. Il est passé de 1,7 % en 2022 à 0,9% en 2023. Cela équivaut à 138 logements vacants sur un total de 15 424.
« C’est du jamais vu! C’est la première fois depuis 33 ans, 1990 étant l’année maximale de notre recherche, que ce taux passe sous la barre du 1%. C’est majeur. C’est la crise du logement la plus aiguë à Saguenay depuis plusieurs décennies. Le taux d’équilibre est de 3 % et on ne devrait pas aller en dessous de ça. »
La coordonnatrice de Loge m’entraide demande donc aux locataires qui vivent actuellement de l’incertitude en prévision du premier juillet de contacter son organisme.
« C’est important que les locataires en situation d’urgence se manifestent rapidement. Il ne faut pas attendre quelques jours avant l’échéance pour demander de l’aide. Nous travaillons en étroite collaboration avec l’Office municipal d’habitation (OMH) qui offre un service d’aide à la recherche de logements. De notre côté, nous accompagnons les locataires dans leurs démarches. On les supporte et on veille à ce que le premier juillet, personne ne se retrouve dans la rue. »
Prix exorbitant
Malheureusement, déplore Sonia Côté, le coût des 138 loyers qui demeurent actuellement sur le marché est exorbitant.
Depuis 2020, selon la Société canadienne d’hypothèque et de logement (SCHL), le prix des 3 et demi a augmenté de 10 % (496$ à 543$) et celui des 4 et demi de 7% (664$ à 712$). Le prix des 5 et demi a quant à lui bondi de 9% (760$ à 828$).
Il suffit cependant jeter de jeter un coup d’œil sur les annonces Marketplace et Kijiji pour constater que ces prix ne reflètent pas la réalité. On y retrouve des 3 ½ à 700$ et des 4 ½ à 900$.
« Les propriétaires profitent de la rareté de logement. Les prix abusifs vont avec la pénurie. C’est dommage, parce qu’un logement, ce n’est pas une marchandise, c’est un besoin. C’est un droit d’avoir un toit. »