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Le chef Gilbert Dominique parle de ni moins ni plus d’une stratégie d’extinction du caribou qui se prépare

Denis Hudon
Le 01 juin 2023 — Modifié à 10 h 12 min le 01 juin 2023
Par Denis Hudon - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

La Première Nation des Innus Essipit et de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan ne décolère pas à la suite du scénario que Québec lui a présenté sur la stratégie pour les caribous forestiers et montagnards (Atiku). Ce scénario qui a été présenté lors de rencontres d’échanges préalables (26 avril et 16 mai), avant le dépôt de la stratégie gouvernementale, inquiète au plus haut point les deux communautés autochtones. Des rencontres qualifiées par les Premières Nations de très décevantes.

« Les décisions semblent déjà prises et elles ne sont pas orientées vers un objectif réel de conservation d’Atiku, sans parler qu’elles ne prennent nullement en compte les enjeux, droits et intérêts innus. C’est ni plus ni moins une stratégie d’extinction qui se prépare », se désole Gilbert Dominique, chef des Pekuakamiulnuatsh, par voie de communiqué.

Même son de cloche de la part de Martin Dufour, chef de la Première Nation des Innus Essipit. « Fausse promesse de co-construction de l’éventuelle stratégie pour le caribou, manque flagrant de concertation et de cohérence entre les ministères, répétition de la violation des processus de consultation et d’accommodement des Premières Nations, fondements scientifiques bafoués… », accuse-t-il.

Nettement insuffisant

Les Premières Nations disent avoir relevé encore plusieurs contradictions entre les décisions politiques et administratives du Québec.

« Ce qui nous a été présenté est nettement insuffisant. Rien de ce que nous avons proposé n’a été intégré ou considéré », ajoute le chef Dufour.

« En faisant miroiter une ouverture artificielle, le gouvernement veut visiblement se donner bonne conscience en prétextant faire des échanges préalables qui ne sont nullement considérés au bout du compte. Du côté du Québec, nous avons même été explicitement informés qu’il était trop tard pour façonner les territoires visés, sauf pour quelques modifications mineures n’ayant aucun impact sur la possibilité forestière, sans consulter les Premières Nations », renchérit le chef Dominique.

Pour les Premières Nations, si on veut réellement sauver le caribou, il faut prendre acte de la situation réelle, avec un regard objectif et scientifique. Des mesures fermes et des efforts collectifs s’imposent, selon eux, afin de revoir l’aménagement forestier pour qu’il soit véritablement durable tout en protégeant la biodiversité.

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