L’industrie de la restauration vit plusieurs changements depuis les dernières années. Alors que la récession change les comportements des consommateurs, la pénurie de main-d’œuvre complique la vie des gestionnaires.
En entrevue, deux restaurateurs de la région, Jean-François Abraham, le propriétaire du restaurant Chez Georges, ainsi que Jean Lamothe, franchisé Tim Hortons, croient que la gestion d’un restaurant dans le contexte de pénurie de main-d’oeuvre est difficile.
Selon Jean-François Abraham, le manque de personnel est contraignant pour la gestion des horaires.
« Je fais partie des restaurants qui restent ouverts 7 jours sur 7, mais c’est assez difficile de se réinventer. On doit se plier aux horaires et on tente l’impossible. Les gens vont toujours venir manger aux mêmes heures », a déclaré le propriétaire du steak house ouvert par son grand-père au début des années 50.
De son côté, Jean Lamothe, qui travaille dans le créneau de la restauration rapide, mentionne que les heures d’ouverture ont changé depuis déjà un certain temps puisque l’enjeu du personnel est trop important.
« On essaye de s’arranger avec les disponibilités de chaque personne, que ce soit un étudiant ou un adulte qui n’a pas de garderie pour ses enfants », soutient-il.
Les deux restaurateurs s’entendent pour dire que la réalité sur le terrain correspond aux chiffres du rapport de l’Association Restauration Québec (ARQ). On y indique que dans la province, 28 295 postes étaient à combler au troisième trimestre de 2022.
Récession à l’horizon
Les deux restaurateurs s’accordent sur le fait que l’inflation a des impacts sur le milieu de la restauration. Mais, les conséquences diffèrent pour chacun des styles de restauration.
Pour les restaurants rapides « dans la mentalité des gens, c’est une petite dépense qui fait du bien et c’est quelque chose qui n’a pas beaucoup changé au niveau des prix », a répondu Jean Lamothe.
Du côté de Jean-François Abraham, qui possède un restaurant où certains produits sont davantage haut de gamme, un léger changement des habitudes se dessine. « J’ai beaucoup de plats comme du poulet et du spaghetti qui ne sont pas dans le haut de gamme, mais j’ai du steak qui est plus cher. Les habitudes ont changé, mais ce n’est pas majeur.