Depuis 2015, une entreprise de Girardville donne une valeur ajoutée à la forêt boréale. Labrador Production y récolte des plantes et des résidus d’arbres coupés par des entreprises forestières pour les transformer en huiles essentielles.
Ces huiles biologiques et à forte concentration aromatique sont ensuite vendues jusqu’aux États-Unis, en Europe et en Asie selon son directeur général Enrico Lavoie. Ces produits ont plusieurs applications, notamment pour la parfumerie et les cosmétiques.
Après 17 ans à l’emploi de la Coopérative forestière de Girardville, ce dernier a fondé l’entreprise en aménageant une usine de transformation sur le rang Saint-Joseph Nord.
« On a commencé par avoir un contrat pour faire de l’huile avec le thé du labrador, précise-t-il. On a ensuite décidé d’ajouter un produit venant de l’épinette noire et blanche, un peu de sapin baumier et aujourd’hui, on en fait à partir du cèdre blanc et de de Comptonie voyageuse. On est aussi en développement pour d’autres sortes de plantes aromatiques qu’on pourrait mettre en culture. Elles ne sont pas toutes commercialisables. Mais avec les conifères, on fait tous les résidus où on peut avoir du volume. »
Assurer son approvisionnement
Labrador Production assure son approvisionnement en signant des ententes avec les entreprises forestières.
« On harmonise notre travail avec les autres utilisateurs. On récupère le haut des arbres et on les apporte à notre usine pour enlever les branches, les broyer et les distiller avec de la vapeur afin d’en faire de l’huile pure. Ce qui reste est acheminé à l’usine de cogénération pour faire de l’électricité. On ferme ainsi la boucle. »
L’entreprise de Girardville récupère également depuis deux ans les retailles de cèdres dans les écocentres et veut mettre en place l’an prochain une collecte à domicile pour le cèdre.
Impact environnemental
Labrador Production compte aussi diminuer davantage son impact environnemental, souligne son directeur général.
« On va changer notre chaudière qui fonctionne au mazout pour devenir 100% électrique. On va économiser 45000 litres de mazout par année et ainsi éliminer annuellement 90 tonnes de GES. On vient aussi de signer une entente avec un transporteur qui utilise un camion hybride, ce qui nous donnera aussi des économies de carburant. »
Enrico Lavoie dit avoir obtenu un bon support de la MRC Maria-Chapdelaine pour démarrer l’entreprise. En 2022, il a cependant choisi de la vendre à une compagnie française spécialisée dans la production d’extraits naturels de plantes, Biolandes.
« On a atteint un certain niveau de chiffre d’affaires et je voulais encore grandir. Cette entreprise a les mêmes valeurs que nous et dispose d’un vaste réseau de distribution.
Cela nous ouvre plein de nouvelles portes, parce que la demande augmente pour les huiles essentielles. »
Le Cahier 𝐄𝐧𝐭𝐫𝐞𝐏𝐫𝐞𝐧𝐞𝐮𝐫𝐬 est une initiative de Trium Médias, en collaboration avec le journal Les affaires. Dans les éditions trimestrielles se trouvent des articles touchant directement les enjeux et défis du monde des affaires.