Lundi, 30 décembre 2024

Économie

Temps de lecture : 2 min 13 s

La future usine devrait créer une centaine d’emplois

First Phosphate compte investir 90 M$ pour produire du phosphate de fer à La Baie

Jean-François Desbiens
Le 09 septembre 2024 — Modifié à 12 h 00 min le 09 septembre 2024
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

Un premier projet de la filière batterie a été annoncé en grande pompe le 9 septembre dernier à La Baie. First Phosphate compte investir 90 M$ pour produire annuellement 10 000 tonnes de phosphate de fer dans les installations de Proco à partir de 2026, ce qui devrait créer une centaine d’emplois.

Ce phosphate de fer est utilisé dans la production de matériau actif de cathode (CAM ) pour les batteries de lithium fer phosphate (LFP). Si ce projet se réalise, il s'agirait d'une première en Amérique du Nord.

L’entreprise a conclu avec Proco un bail de 10 ans et renouvelable pour aménager cette nouvelle usine de taille commerciale dans une grande partie du bâtiment existant sur le chemin Saint-Anicet. Proco, qui a déjà réalisé des projets dans le secteur des batteries, agirait alors à titre d’entrepreneur en construction.

Ce bail est toutefois conditionnel à ce que First Phosphate obtienne le financement nécessaire pour mener à bien ses activités avant le 30 avril 2025. Son directeur général John Passalacqua est confiant d’y parvenir, même si le délai semble court.

« On est en discussions avec plusieurs partenaires pour le financement. On envisage diverses options de financement et de structuration de First Saguenay, y compris des options non dilutives. Ce n’est pas une usine pilote, mais c’est quand même une petite usine. Le financement est donc moindre. On commence en petit et on pense que c’est prudent. »

Le directeur général de First Phosphate affirme que son entreprise a déjà des commandes pour ce phosphate et elle prévoit augmenter graduellement sa production pour répondre à la demande au Canada, aux États-Unis et en Europe. Les fabricants de batteries en ont besoin maintenant selon lui, parce qu’ils ne peuvent plus s’en procurer en Chine.

Gagner du temps

De son côté, le vice-président des Affaires corporatives de l’entreprise, David Dufour, affirme qu’en s’implantant dans les installations de Proco, First Phosphate gagne du temps.

« Nos clients nous pressent et il y a une fenêtre d’opportunité. Éviter de construire un nouveau bâtiment va nous faire sauver deux ans. Ça facilite le déploiement et ça permet un projet assez modeste, même si le montant paraît élevé. Dans le monde des batteries, c’est raisonnable étant donné qu’on a des clients. On va suivre leurs besoins. »

First Phosphate précise que l'installation de Proco est déjà chauffée, équipée d'eau de traitement, de traitement des eaux usées, de gaz naturel, d'électricité à haute tension et desservie par le chemin de fer nord-américain, qui passe directement dans le bâtiment.

L'ensemble de l'installation occupe plus de 305 000 pieds carrés d'espace industriel, dont certaines parties devraient devenir progressivement disponibles pour l'expansion des activités de l’entreprise. Proco dispose aussi de plusieurs hectares de terrains industriels adjacents qui seraient disponibles pour l'expansion des activités de First Phosphate.

Avantages géographiques

Ses dirigeants ont également fait valoir l’avantage géographique de leur choix. Le site est notamment situé à 20 kilomètres du port en eau profonde de Saguenay et à quelques kilomètres de l’aéroport de Bagotville.

Lors de son démarrage, l’usine utilisera du phosphate et du fer de l’extérieur de la région, en attendant qu’une de ses mines du Saguenay soit en production. Si tout va bien, ça devrait être le cas en 2028 selon John Passalacqua.

 

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