Jeudi, 26 décembre 2024

Chroniques

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Le conseil de ville plus divisé que jamais

Le 11 avril 2024 — Modifié à 13 h 30 min le 11 avril 2024
Par Richard Banford

On ne connaîtra sans doute jamais la véritable motivation derrière l’insistance du conseiller, Serge Gaudreault, à vouloir faire adopter une résolution pour demander au ministère des Affaires municipales du Québec (MAM) de réviser la décision concernant le nombre de conseillers municipaux attribué aux arrondissements de la ville de Saguenay.

Chose certaine, il s’est sans doute fait de nombreux amis à Chicoutimi, mais, comme on a pu le constater à l’occasion de la tenue du dernier grand conseil de ville, certainement pas du côté des conseillers de l’arrondissement de Jonquière.

Ce rejet à huit contre sept de la résolution présentée par le conseiller du secteur nord de Chicoutimi confirme que le conseil de ville est plus divisé que jamais. Le résultat du vote concernant cette résolution étonne d’autant plus que la mairesse, Julie Dufour, au cours de sa présentation du dossier, semblait plutôt en faveur. Mais elle n’a pas voulu y imposer son droit de veto.

Esprit de clocher

Personne ne peut nier qu’on retrouve derrière tout ça des relents d’esprit de clocher même si un conseiller de Jonquière, Jean-Marc Crevier et un de Chicoutimi, Michel Potvin, n’ont pas suivi leurs collègues de l’arrondissement. Parce qu’il faut comprendre que ce vote des conseillers, fût-il positif, ne garantissait même pas que la demande soit acceptée. Loin de là, puisque la réponse revient au ministère qui se montre réticent à apporter quelques changements que ce soit lorsqu’il s’agit de jouer dans le contenu du décret des fusions.

En 2015, l’administration Tremblay avait demandé au MAM de modifier le décret afin de réduire de 19 à 15 les conseillers municipaux en spécifiant qu’il fallait aussi changer le nombre de citoyens par arrondissement afin d’établir une équité démographique. L’arrondissement de La Baie gardait ses trois conseillers, mais augmentait le nombre de ses électeurs par l’amputation d’une partie du territoire de l’arrondissement de Chicoutimi coupé de la partie nord du chemin de fer Roberval-Saguenay. Mais si le ministère a répondu qu’à une seule partie de la requête, celle concernant la réduction du nombre de conseillers. Parce que cette décision ne changeait rien au décret puisqu’elle répond toujours au minimum requis de citoyens par conseiller.

Démarche hypothétique

Et si le MAM répondait positivement à une requête du genre de celle présentée par le conseiller Gaudreault, il est moins que certain que le changement pourrait s’appliquer pour le prochain mandat débutant à la suite de l’élection de 2025. Il y a tout à parier que cet ajout viendrait avec une garantie d’établir le même nombre d’électeurs à tous les conseillers. Tout cela demeure bien hypothétique. À part diviser davantage un conseil de ville déjà affaibli par les débats chauvins habituels, on peut difficilement voir là des efforts concertés pour le développement de la grande ville ?

Projets grande ville

Les conseillers municipaux, on le voit une fois de plus, travaillent davantage leurs dossiers de district plutôt que ceux de la grande ville. Saguenay souffre d’un manque de leadership pour mener à bien des dossiers communs.

On n’aurait jamais réussi à implanter à Saguenay une des plus importantes étapes pour les bateaux de croisières en s’appuyant uniquement sur l’arrondissement. Tout comme l’arrondissement de Jonquière n’aurait jamais choisi d’investir 7 M $ pour une bibliothèque, parmi les plus modernes de la province. Et l’arrondissement de Chicoutimi ne parviendra jamais à se doter d’un centre aquatique de type semi-olympique si l’ensemble des arrondissements ne pousse pas le dossier présenté au programme d’aide aux infrastructures du Québec. Et je doute qu’un conseiller supplémentaire à Chicoutimi puisse résoudre le problème.

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