Alain Gagné de La Baie est un héros de l’ombre selon Héma-Québec. Le 20 janvier dernier, le retraité a fait son 250e don de plasma, la partie liquide du sang qui contient des protéines indispensables pour traiter plusieurs maladies.
Depuis environ 7 ans, l’homme de 68 ans se rend à Chicoutimi pour donner du plasma et ce n’est pas parce qu’un de ses proches en a besoin. Il le fait parce que la demande est importante.
« Plusieurs personnes en ont besoin et je trouve que c’est leur rendre service d’en donner. Ils font plein de choses avec le plasma, dont des traitements, et ça peut sauver des vies. Qui sait si un jour, je n’en aurai pas besoin, moi ou un membre de ma famille? »
Alain Gagné souligne que ça ne prend qu’une quarantaine de minutes pour qu’une centrifugeuse sépare le sang et le plasma. Ce dernier est conservé, tandis que le sang est retourné au donneur avec ses globules rouges et ses plaquettes.
Il n’y a donc pas de baisse d’énergie et c’est pour cette raison qu’on peut faire un don de plasma tous les 6 jours. À titre comparatif, les dons de sang nécessitent un interlude de 56 jours pour les hommes et de 84 jours pour les femmes, afin de permettre aux donneurs de refaire leurs forces.
Donner le maximum
« Ce n’est vraiment pas long de donner du plasma et je n’ai jamais eu de malaise. On répond à un questionnaire et ils prennent notre température. La quantité de plasma recueilli varie selon le poids et la grandeur de la personne. Moi je donne le maximum, soit 912 millilitres. »
Alain Gagné souhaite continuer à faire des dons tant que sa santé lui permettra, d’autant plus que le personnel d’Héma-Québec est très accueillant selon lui. Des propos qui font plaisir à la porte-parole de l’organisme, Josée Larivée.
« Quand les donneurs sont très assidus, comme M. Gagné, ça crée beaucoup de proximité avec nos employés. Et ce qui est beau, c’est qu’ils donnent du plasma sans voir le visage des personnes qui recevront ces dons. »
Ce plasma permet par exemple à une personne ou à un enfant de retrouver la vue ou l’usage de ses jambes, ajoute la porte-parole d’Héma-Québec.
Redonner une qualité de vie
« Ça leur redonne une qualité de vie. J’ai rencontré dernièrement un receveur qui souffrait d’un syndrome. Il était incapable de marcher et il a retrouvé cette capacité quand on lui a donné du plasma. Il reçoit maintenant une dose toutes les deux semaines. Il a essayé de s’en passer, mais il a aussitôt perdu à nouveau l’usage de ses jambes. »
Selon Héma-Québec, la demande pour cette précieuse ressource ne cesse cependant d’augmenter et il faut parfois jusqu’à 160 dons pour traiter certaines maladies.
« On n’est malheureusement pas autosuffisant au Québec, précise Josée Larivée et on est obligé d’acheter du plasma de l’étranger. C’est pour ça qu’on vient d’ouvrir un 12e centre de dons. Ce qui est difficile aussi, c’est de convaincre les jeunes de 18 à 29 ans de donner du plasma. Ils ne sont pas désengagés, mais souvent ils ne savent pas que c’est important ou n'ont pas d'exemple dans leur famille. Il nous faut de la relève parce qu’en vieillissant, les plus âgés doivent parfois prendre des médicaments incompatibles aux dons de plasma. »