Lundi, 16 septembre 2024

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Faire pousser de l’ail en hiver

La Pépinière Boucher innove

Jean-François Desbiens
Le 05 septembre 2024 — Modifié à 16 h 00 min le 05 septembre 2024
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

La Pépinière Boucher à Saint-Ambroise va innover l’hiver prochain en produisant de l’ail en tige, un produit très prisé qu’elle distribuera sur les tablettes partout au Québec. L’entreprise de 3e génération du rang des Aulnaies va faire pousser des plants d’ail dans ses serres pour maximiser l’utilisation de ses installations.

La pépinière diversifiera ainsi ses activités, puisqu’elle produit déjà de l’ail commercialisé sous plusieurs formes en plus de plants forestiers, souligne son président-directeur général, Stéphane Boucher.

« On vend de l’ail haché, en purée, noire, en filet, en vrac et la tige depuis 2015 qu’on commercialise sur la marque Oh! M’ail M’ail. On produit 25 hectares, mais ce nouveau produit, c’est de l’ail sur un bâton rigide. Et contrairement aux autres, cet ail-là ne peut pas être récolté mécaniquement. On peut en faire des petits bouquets et les vendre par groupe de 2,3 ou 4. »

Cette nouvelle production sur plus de 3 000 mètres carrés d'espace permettra de maximiser l’utilisation de ses nombreuses serres durant la saison froide alors que celle d’arbustes ne débute qu’en avril.

« Il faut chauffer nos serres l’hiver, sinon elles vont s’effondrer. On les a donc chauffés l’an passé, même si elles étaient vides, on a donc perdu de l’argent. Et ce sont de nouvelles serres qu’on vient de construire. L’idée est donc venue d’utiliser nos serres jusqu’à la production de plants forestiers. »

La Pépinière Boucher prévoit bientôt commencer à semer et distribuer une première production d'ail en tige en décembre partout au Québec et aussi de semences pour d’autres producteurs.

80 tonnes d’ail

« On va atteindre autour de 80 tonnes cette année, indique Stéphane Boucher. Les consommateurs des grands centres sont friands de ce type d’ail, probablement parce que ça vient remplacer les fameuses tresses qu’on avait dans nos cuisines autrefois. Ça crée le sentiment d’en avoir toujours à portée de main. »

Stéphane Boucher croit possible de percer le marché, malgré le prix sur les tablettes beaucoup plus élevé de cet ail local comparativement à celui qui est importé.

« Oui, la compétition est féroce, mais je pense que les consommateurs veulent avoir de l’ail local et québécois. Elle est plus chère, mais on a une place. On le ressent aussi avec les grandes bannières qui nous encouragent là-dedans et nous font une belle place sur les tablettes. Les gens ont de plus en plus conscience des effets négatifs du transport. C’est à nous de contrôler nos prix. Je regarde pour faire de plus en plus de volumes pour diminuer mes coûts de production. »

Travailleurs étrangers

Pour répondre à la demande, la pépinière compte sur environ 70 employés, dont une cinquantaine de travailleurs étrangers. Ils viennent surtout du Mexique et ce sont très majoritairement des femmes, ajoute le dirigeant d’entreprise.

« Ils arrivent en mai et repartent en octobre. Les femmes sont très méticuleuses. On a sept maisons pour héberger nos travailleurs étrangers, donc on ne crée pas de pénurie de logements au village. En 2020, avec la COVID, on a dû se passer de 50 % de nos travailleurs et ce fut catastrophique, une année d’horreur. Le chiffre d’affaires avait planté. C’est sûr qu’on fermait si ça continuait comme ça. »

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