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Une page d’histoire se tourne

Les Sœurs du Bon-Pasteur quittent définitivement la région

Jean-François Desbiens
Le 25 avril 2024 — Modifié à 09 h 31 min le 25 avril 2024
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

Après 160 ans de présence dans le diocèse, la communauté des Sœurs du Bon-Pasteur quittera définitivement la région à la fin de l’été. Les religieuses, qui ne sont plus que 21 dans leur couvent de la rue Bégin à Chicoutimi, iront rejoindre les autres membres de leur congrégation au siège social de Québec.

Une décision qui les attriste, mais qui était inévitable en raison de leur nombre décroissant et leur moyenne d’âge de 86 ans.

« Nous partons avec regret, mais avec la satisfaction d’avoir réussi notre mission, souligne Juliette Gagnon. On ne peut pas se battre contre notre âge. Quand on est plus capable, il faut prendre un autre chemin et s’adapter. On n’a pas tout réussi, mais on a fait notre possible pour aider la population. On est très attaché à la région et nos familles sont ici. On a aussi côtoyé des gens qu’on a aimés et beaucoup appréciés. »

Tout comme les trois autres Servantes du Cœur Immaculé de Marie qui se sont confiées au Réveil, la sœur Gagnon a d’abord été enseignante. Sa communauté a aidé beaucoup de gens démunis, notamment des femmes en difficulté et leurs enfants, mais elle estime que leur principale contribution a été l’enseignement.

À ce chapitre, les Sœurs du Bon-Pasteur avaient d’ailleurs acquis une réputation d’excellence dans l’enseignement des arts et de la musique.

« Ici à Chicoutimi, on a commencé par des petites écoles derrière la cathédrale. Dans les paroisses ensuite et ça s’est élargi jusqu’à Chibougamau-Chapais. On a ouvert des classes pour accueillir des fillettes de familles pauvres. »

Pincement au coeur

Huguette Tremblay quitte également la région avec un pincement au cœur, après avoir quant à elle enseigné durant 39 ans.

« J’ai beaucoup aimé ça et je me suis donné à 100% comme bien d’autres. Mais on va retrouver une autre famille, soit notre communauté. »

De son côté, Denise Audet est devenue musicienne après l’enseignement.

« J’ai appris la musique et j’ai accompagné des funérailles dans les paroisses durant au moins 16 ans. Les gens nous accueillaient et avaient confiance en nous. Ce sont eux qui nous ont donné la possibilité de faire fructifier nos talents. On s’occupait de la pastorale, du baptême, de l’initiation chrétienne, du pardon eucharistie, des confirmations, etc. Ce sont des choses qu’on laisse avec beaucoup de peine au cœur. »

La sœur Madelaine Tremblay est encore plus ébranlée de devoir quitter la région, mais résignée elle aussi.

« Je suis très déchirée. Je sais qu’il faut se raisonner, mais pour moi, c’est plus qu’un deuil. Laisser le diocèse dans lequel on est né et où on a vécu, c’est difficile. C’est un grand dérangement. Heureusement, on a un poteau et c’est le seigneur. Et j’aime les sœurs de Québec que je connais toutes. C’est aussi un bel endroit pour vivre. »

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