Encore une fois, nous vous proposons un entretien avec une personnalité de la région afin d’en savoir davantage sur cette personne. Cette semaine, l’ex-député fédéral de Chicoutimi-Le Fjord, André Harvey, a accepté de répondre à nos questions.
Vous êtes aujourd’hui un retraité de 82 ans encore très en forme et avec votre épouse, vous partagez maintenant votre temps entre votre fils qui demeure à Saint-David-de-Falardeau et votre fille qui s’est établie à Québec, pour voir vos petits-enfants. Où êtes-vous venu au monde et quelle enfance avez-vous eue?
J’ai vu le jour dans le quartier Côte-Réserve à Chicoutimi, là où on apprend très jeune que lorsqu’on veut avancer dans la vie, il faut d’abord compter sur soi-même. C’était considéré comme un quartier un peu plus dur qu’ailleurs, mais j’ai eu une belle enfance et mes meilleurs amis demeurent encore dans ce quartier. Je suis le dernier enfant d’une famille de 12 et mon père travaillait pour JR Théberge dans le domaine de la construction. J’étais heureux et je faisais beaucoup de sports, du hockey, du baseball et de la balle lente.
Votre parcours en politique fédérale est bien connu, mais ce qui l’est moins, c’est que vous avez auparavant été enseignant puis conseiller municipal.
Oui! J’ai fait un baccalauréat à l’UQAC en psychopédagogie puis un autre en administration. J’ai enseigné le commerce pendant plusieurs années à l’école secondaire Charles-Gravel. J’ai été élu conseiller municipal pour le Parti du Chicoutimi métropolitain (PCM) d’Ulric Blackburn en 1981. J’ai fait trois ans comme conseiller et j’ai bien aimé ça. J’ai ensuite été élu pour la première fois au fédéral en 1984. Les collègues du conseil municipal m’avaient beaucoup encouragé à me présenter dans l’équipe de Brian Mulroney. J’ai fait quatre mandats à Ottawa, de 1984 à 1993 avec les progressistes-conservateurs, puis de 1997 à 2004 avec les libéraux de Jean Chrétien.
On connaît bien le rôle majeur que vous avez joué, avec Marina Larouche notamment, pour la réalisation de la route à quatre voies divisées dans la Réserve faunique des Laurentides. Mais il y a un autre dossier que vous êtes fier d’avoir fait avancer, n'est-ce pas?
Tout à fait et c’est celui du Centre des technologies de l’aluminium (CTA), l’institut de recherche situé à Chicoutimi. Des amis, entre autres Pierre Tremblay, l’ancien directeur du centre de recherche d’Alcan, m’avaient sensibilisé sur l’importance d’accentuer la recherche sur l’aluminium dans notre région. C’était un dossier très important que j’ai négocié avec M. Chrétien, en faisant valoir l’importance de la transformation de l’aluminium chez nous. Ça n’a pas été facile parce que Montréal et l’Ouest canadien voulaient aussi l’avoir. Ça a été toute une bataille, mais Jean Chrétien a tranché et ça s’est réalisé. C’était majeur pour aider l'économie de la région et c’était un mes objectifs principaux avec la route du parc.
Suivez-vous encore de près la politique?
Oui et avec beaucoup d'intérêt! Autant la politique municipale, provinciale, nationale qu’internationale. C’est important, parce qu’on est tous un peu inquiets de ce qui se passe en Asie, en Ukraine, au Moyen-Orient, mais surtout aux États-Unis. Il y a beaucoup de déformation, ce qui menace les démocraties occidentales. Il y a malheureusement beaucoup trop de monde sensible aux mensonges et aux fausses nouvelles. C'est très inquiétant.