Vendredi, 07 février 2025

Actualités

Temps de lecture : 2 min 23 s

Conseil municipal de Saguenay

L’affaire Caroline Dion ravive les tensions entre les élus

Jean-François Desbiens
Le 22 janvier 2024 — Modifié à 13 h 12 min le 22 janvier 2024
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

Le long congé des Fêtes n’a pas permis d’apaiser les tensions entre les élus de Saguenay. L’affaire du congédiement de la greffière Caroline Dion a mis le feu aux poudres lors de la première assemblée du conseil municipal de 2024 à Jonquière qui a été suivi, fait rare, d’un point de presse du comité exécutif.

Le conseiller Martin Harvey, qui est aussi président de la commission des ressources humaines, a été le premier à s’en prendre à son collègue Jean-Marc Crevier pour des propos qu’il aurait tenus à la radio.

« Il a dit qu’il regrettait d’avoir voté en faveur de son renvoi et que plusieurs conseillers n’auraient pas voté pour le renvoi de la greffière. Il s’est permis de parler en notre nom, sans nous consulter avant. Je tiens à vous dire qu’encore aujourd’hui, je ferais le même choix de voter pour son congédiement. J’aimerais que vous preniez connaissance du sens des mots discrimination et harcèlement. »

Après la réunion, tous les membres du comité exécutif, accompagnés du directeur général de Saguenay Gabriel Rioux, ont rencontré les journalistes pour dénoncer des allégations non fondées véhiculées selon eux par certains médias et Jean-Marc Crevier. Ils leur reprochent d’avoir banalisé le harcèlement sous toutes ses formes.

Gabriel Rioux a rappelé que la destitution de l’ex-greffière a été décidée après une enquête externe qui a été rigoureuse selon lui et qui a exposé des faits graves.

« En plus d'allégations d'insubordination, de manque de loyauté et de violations éthiques mentionnées dans la lettre de destitution, nous avons l’obligation de ne pas minimiser la gravité des récriminations de manque flagrant de civilité, d'usage de propos dénigrants, blasphématoires et violents et de la mise en compétition malsaine d’employés de la part de Me Dion. Ni ses propos ayant laissé croire aux membres de l’équipe qu’ils étaient sous écoute et mal-aimés. »

Harcèlement psychologique

Martin Harvey, qui est aussi membre de l’exécutif, a renchéri.

« L’enquête a aussi démontré que Caroline Dion a eu une conduite vexatoire à l’endroit du personnel de son département constituant du harcèlement psychologique. Je tiens à dire à tous les employés de la Ville que les propos tenus par Jean-Marc Crevier et par certains médias diminuant l’importance de cette conclusion ne sont pas représentatifs de l’opinion de la Ville et de la commission des ressources humaines que je préside. »

Michel Potvin a quant à lui accusé le conseiller Crevier d’avoir manqué de rigueur et d’honnêteté intellectuelle.

« Tous les conseillers municipaux ont eu le temps de consulter les différents rapports et les recommandations préparés par des experts indépendants et de poser des questions afin de bien comprendre la situation avant de voter en faveur ou contre cette résolution de congédiement. Laisser entendre le contraire vient miner la confiance des citoyens envers leurs élus. »

De son côté, la mairesse Julie Dufour a réaffirmé sa tolérance zéro envers toutes formes de harcèlement.

« C’est le cas à tous les paliers de l’organisation. Par conséquent, lorsque certains de ces comportements sont portés à notre attention, notre politique et les procédures qui en découlent doivent être appliquées. »

Julie Dufour a également nié l’existence d’une liste de 10 employés de la Ville dont elle aurait voulu se débarrasser qu’elle aurait transmise à l’ex-mairesse Josée Néron, avant d’être élue.

« Il n’y a pas de liste ou d’opération visant à congédier une série de personnes. La Ville n’a procédé au congédiement que d’une seule personne, soit Me Caroline Dion. Il n’y a rien d’autre à comprendre. »

Abonnez-vous à nos infolettres

CONSULTEZ NOS ARCHIVES