Dimanche, 20 juillet 2025

Chroniques

Temps de lecture : 2 min 1 s

Les Québécois aiment le Canada

Le 19 juin 2025 — Modifié à 09 h 00 min le 19 juin 2025
Par Richard Banford

On n’en a pas beaucoup entendu parler. Un sondage Léger a dû faire grincer des dents les plus nationalistes des Québécois. Alors que les souverainistes soutiennent que le Québec se «décanadianise» depuis les années 1980, voici que ce sondage révèle plutôt que les Québécois restent aussi attachés au Canada que le reste des Canadiens.

La firme Léger est une maison de sondages plutôt identifiée aux souverainistes qu’aux fédéralistes. Le résultat du coup de sonde a été rendu public le 29 mai dernier dans le magazine L’Actualité et très peu commenté dans les médias québécois. 

Le plus étonnant note L’Actualité, ce sont les Québécois (parmi tous les Canadiens) qui éprouvent la plus grande confiance dans le gouvernement fédéral, neuf points au-delà de la moyenne canadienne. L’effet Trump y est sûrement pour quelque chose.  Mais quand on sait que la moyenne canadienne est de 51% et celle des Québécois à 60%, on comprend qu’une des particularités du peuple québécois réside dans sa complexité identitaire.

LES ALBERTAINS PLUS INDÉPENDANTS

Si l’élection du président américain a suscité un rapprochement des Québécois avec le Canada, on a senti l’effet contraire en Alberta. Là-bas, à peine, 37 % des Albertains font confiance au Canada. 

À la question «Dans quelle mesure faites-vous confiance à votre gouvernement provincial», les Québécois répondent affirmativement à la hauteur de 56%. Les Albertains, eux, limitent leur confiance en leur gouvernement provincial à seulement 41%. On peut dès lors penser que les Albertains sont plus près de la souveraineté que les Québécois.

Mais ce n’est pas d’hier que la question identitaire des Québécois se dresse en mystère. Malgré leur attachement au Canada, ils donnent leur préférence à raison de 32% au Parti Québécois en tête des sondages au Québec.


DUR À SUIVRE, LES QUÉBÉCOIS

Nos sociologues à la Gérard Bouchard n’ont pas fini de se confondre en explications devant la complexité de l’identité québécoise.  Comment expliquer la confiance marquée des Québécois à l’égard des institutions gouvernementales, en particulier à l’endroit du palier fédéral et sa tendance à donner son appui à un parti souverainiste plutôt qu’à un parti à tendance fédéraliste?

Et la CAQ, qui partage un peu des deux tendances, arrive à peine à se tenir en troisième position dans les sondages. Comme quoi, ce ne sont plus les plateformes des partis qui font pencher la balance, mais bien plus la force de persuasion de leur députation.

MESSAGE COMPRIS

Peu après ce sondage, le premier ministre canadien, Mark Carney, lançait son programme de relance économique canadienne. Dès lors, on a observé que le PM québécois, ex-ministre péquiste François Legault, donnait son appui au chef canadien. On peut dire que nous, les Québécois, on sent vite de quel côté la tranche de pain est beurrée. 

À 32% dans les sondages, le Parti Québécois pourrait remporter les élections. Mais s’il veut conserver son avance, il vaudrait mieux qu’il n’insiste pas trop sur l’obligation de tenir un référendum sur la sortie de la province de la confédération. Même les sondages le confirment.

Abonnez-vous à nos infolettres

CONSULTEZ NOS ARCHIVES