Lundi, 16 septembre 2024

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La Pépinière Boucher à Saint-Ambroise

« On produit jusqu’à 20 millions de plants forestiers annuellement. »

Jean-François Desbiens
Le 05 septembre 2024 — Modifié à 16 h 00 min le 05 septembre 2024
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

Depuis 1985, la Pépinière Boucher de Saint-Ambroise produit des arbustes destinés au reboisement des forêts publiques et privées. L’entreprise est aujourd’hui un des plus gros producteurs de plants forestiers au Québec.

« On a commencé avec 4 millions de plants, se rappelle Stéphane Boucher, qui dirige maintenant la pépinière avec ses deux filles Carolane et Virginie. On a ensuite fait l’acquisition de plusieurs pépinières qui ont fermé leurs portes pour obtenir leur quota et on produit maintenant jusqu’à 20 millions de plants annuellement. »

L'aventure a commencé quand son père, Jacques, a décidé de transformer la ferme sur laquelle il élevait des animaux de boucherie pour produire des plants, en espérant un jour pouvoir en vivre. Il était alors également propriétaire d’une compagnie d’électricité sur la rue Morin à Chicoutimi.

« J’étais destiné à prendre la relève, raconte son fils Stéphane, et j’ai étudié en électricité, mais je n’ai pas aimé ça et je suis revenu sur la ferme. Quand le ministère des Forêts à l’époque a lancé des appels d’offres pour des plants forestiers, on a soumissionné. Il y avait 36 centres de production au Québec à ce moment-là et aujourd’hui, on est rendu seulement 12. »

Inquiétude pour le reboisement

Interrogé sur la volonté d’Ottawa de diminuer les territoires de coupes forestières afin de protéger le caribou forestier, ce qui pourrait se traduire par moins de reboisement, le président-directeur général de la pépinière ne cache pas son inquiétude.

« Ça va nous enlever encore du territoire. Il y a déjà des zones protégées pour différentes raisons. Le territoire reboisé diminue un peu chaque année. Le Forestier en chef va gérer cette crise et de notre côté, on va intensifier les aires de production. On va choisir des terrains plus près des villes plutôt qu’aller à 250 km plus loin. On va investir sur des plants plus gros et qui poussent plus vite pour fournir les usines avec des rotations plus courtes. »

Et même si de vastes étendues de forêts ont été décimées par les importants feux l’an dernier, leur reboisement n’a toujours pas débuté, déplore Stéphane Boucher.

« Au printemps, on a mis moins de plants en terre que d’habitude, environ 5 millions de plans en moins. On s’attendait à une hausse de 5 à 10 % en raison des feux. On interpelle souvent le gouvernement à ce sujet, mais il dit que le financement n’est pas encore attaché. Il faut pourtant se dépêcher de reboiser ces secteurs. »

Échecs de régénération

L'homme d'affaires termine en rappelant que selon l’UQAC, il y aura des échecs de régénération sur 150 000 hectares si rien n’est fait.

« Il faut commencer tout de suite sur ces terrains, sinon la végétation indésirable va prendre la place et il va falloir investir dans des travaux de préparation de terrains qui vont coûter très cher avant de planter. Après un feu, c’est propre et on peut planter immédiatement. »

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